Les enfants en Suisse ne sont pas tous égaux pour obtenir une place en crèche

Alors même qu’il est attesté que l’accueil dans une structure préscolaire est favorable au développement des enfants, plusieurs recherches ont démontré l’existence d’importants obstacles dans l’accès à ces structures. Ceux-ci sont de nature socioéconomique et, dans une moindre mesure, liés au statut migratoire. Les auteurs de la note d’information publiée ce jour par la Commission fédérale pour les questions familiales (COFF) préconisent une augmentation de l’offre de places d’accueil et une réduction substantielle des coûts à charge des parents.

Un enfant issu de milieux défavorisés ou de la migration a moins de chances en Suisse d'être accueilli dans une structure préscolaire. Or il ne devrait pas en être ainsi, car ce sont ces enfants-là qui profitent le plus des bénéfices d'un accueil en crèche pour leur développement et leur réussite scolaire. Les auteurs du policy brief recommandent que les inégalités d'accès soient éliminées partout en Suisse. Pour ce faire, les places d'accueil devraient être plus nombreuses et les tarifs facturés aux parents diminués. Les familles à revenus bas à moyens devraient en particulier bénéficier de tarifs plus favorables. L'adoption de critères de priorité clairement prédéfinis pourrait également contribuer à réduire ces biais d'accès.

Questions de société et politique familiale

La COFF est une commission extraparlementaire consultative qui s'engage pour des conditions-cadres favorables aux familles. En tant que commission spécialisée, elle veille à fournir aux autorités politiques et administratives des connaissances spécifiques sur la politique familiale. La COFF publie régulièrement des policy briefs sur des sujets d'actualité importants pour la vie des familles.

En savoir plus - un article publié le 5 juillet 2021 sur www.admin.ch

Durant la pandémie, les parents ont davantage éduqué leurs enfants aux médias numériques

Pendant le confinement dû à la pandémie, au printemps2020, les familles ont passé plus de temps en ligne et amélioré leurs compétences numériques. Certains enfants et jeunes ont été plus exposés aux fausses informations et aux discours de haineet les parents ont davantage éduqué leurs enfants aux médias, selon une étude réalisée par la Haute école spécialisée de Zurich (ZHAW).

Le confinement ordonné au printemps2020 pour lutter contre la pandémie de Covid-19, qui a bouleversé le quotidien de nombreuses familles en Suisse, a aussi modifié leur utilisation des médias. Durant cette période, les familles ont passé nettement plus de temps sur les médias numériques. La communication au travers des médias numériques s’est particulièrement intensifiée, comme le montre une étude qu’a menée l’équipe de recherche en psychologie des médias de la ZHAW, avec le soutien financier de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS). Cette équipe a analysé, dans le cadre du projet international Kids' Digital lives in CoVID-19 times, de quelle manièreles enfants et jeunes de 10à 18ans et leurs parents ont modifié leur comportement médiatique durant le confinement du printemps2020.

Maintenir les contacts sociaux en ligne

Pendant le confinement, plus de la moitié des enfants et jeunes interrogés ont utilisé plus souvent leur smartphone ou leur ordinateur, notamment pour aller sur leurs applications de messagerie. «Les enfants et jeunes ont davantage recouru aux médias numériques pour garder le contact avec leurs amis, mais aussi pour passer le temps et se divertir», explique Lilian Suter, co-auteure de l’étude. «Ils ont aussi plus utilisé les outils numériques à des fins scolaires.» Pour de nombreux enfants et jeunes, il a été difficile de modérer leur utilisation des médias pendant le confinement: 41% d’entre eux déclarent avoir eu plus souvent, ou beaucoup plus souvent, le sentiment de passer trop de temps sur les médias numériques qu’avant le confinement, contre un bon quart d’entre eux qui n’a pas observé de changement notable.

Les parents ont eux aussi consacré davantage de temps aux médias numériques

Les parents interrogés disent eux aussi avoir passé davantage de temps en ligne qu’avant le confinement. La majorité d’entre eux indiquent avoir consulté plus fréquemment des sites d’information ou d’actualités et avoir fait davantage d’achats en ligne.Par ailleurs, 49% des parents ont augmenté ou beaucoup augmenté le recours au télétravail. Cette évolution est plus nette chez les pères que chez les mères, ce qui pourrait s’expliquer soit par le fait que les mères sont souvent moins actives professionnellement (elles s’occupent davantage que les pères des enfants du couple), soit parce qu’elles ont plus tendance à travailler à temps partiel, soit parce que, pour des questions d’organisation familiale, elles faisaient déjà plus souvent du télétravail.Beaucoup se sont aussi aperçus des avantages des médias numériques durant le confinement: 84% des parents les ont trouvés utiles pour s’informer, et notamment pour suivre les actualités, 77% pour garder leurs contacts sociaux, et près de trois quarts pour s’occuper durant leurs loisirs ou pour leur travail. La moitié déclare que leur famille a découvert de nouveaux outils numériques durant le confinement, et 45% que leur famille a utilisé ces médias de manière plus créative.

Amélioration des compétences numériques

Durant le confinement, certains ménages ont amélioré leur équipement numérique, soit en acquérant eux-mêmes des appareils, soit en les empruntant à leurs employeurs ou aux établissements scolaires. Un quart des parents environ indiquent que la famille a acquis un nouveau smartphone au moins pendant cette période. L’utilisation accrue des médias numériques au quotidien a amélioré les compétences numériques: 69% des parents ont renforcé leurs compétences liées à l’utilisation d’outils de visioconférence ; ils sont aussi nombreux (plus de 40%) à indiquer avoir fait des progrès dans d’autres domaines, tels que la recherche d’informations sur la santé, le partage d’informations privées et les paramètres des réseaux sociaux protégeant la vie privée.Les enfants et jeunes voient eux aussi dans l’utilisation d’outils de visioconférence le domaine dans lequel ils ont le plus acquis de nouvelles compétences (73%). Plus de la moitié d’entre eux estime par ailleurs mieux savoir quelles informations partager, ou ne pas partager, en ligne, et comment modifier les paramètres protégeant la vie privée sur les réseaux sociaux. Enfin, 45% accordent dorénavant davantage d’importance au contrôle de la véracité des informations diffusées sur Internet.

Augmentation de l’exposition aux fausses nouvelles et aux discours de haine

Deux cinquièmes des parents s’inquiètent du fait que le confinement ait encore davantage exposé leurs enfants à certains risques du numérique,et en particulier aux fausses nouvelles, au cyberharcèlement et à une utilisation excessive des médias. Quant aux enfants et aux jeunes, ils sont 31% à avoir observé une augmentation des fausses nouvelles et près d’un quart à avoir été plus confronté aux discours de haine. Entre 10 et 20% d’entre eux rapportent une augmentation des expériences de cyberharcèlement, d’emploi abusif de leurs données personnelles et de l’accès à des contenus inappropriés. Un peu moins d’un tiers d’entre eux a redoublé d’efforts, sans succès, pour passer moins de temps en ligne.Pour interpréter ces résultats, il convient de se rappeler que ce n’est pas seulement de leur plein gré qu’enfants et jeunes ont passé plus de temps devant l’écran, mais aussi, pour bon nombre d’entre eux, pour suivre l’enseignement en ligne.

Les parents ont davantage éduqué leurs enfants à l’utilisation des médias numériques

De nombreux parents, réagissant à l’usage accru des médias et au bouleversement de la vie de famille, ont intensifié leurs mesures d’éducation aux médias. Ainsi, 44% d’entre eux ont cherché plus souvent à savoir ce que faisaient leurs enfants en ligne. Un bon tiers a expliqué plus fréquemment à ses enfants en quoi certains sites internet sont inadaptés. Et un tiers aussi a contrôlé davantage les activités numériques de ses enfants, et notamment leur historique de navigation. «Étant donné que les enfants et leurs parents ont passé plus de temps à la maison, les occasions d’éduquer aux médias ont été plus nombreuses», explique Gregor Waller, chercheur de la ZHAW dont l’équipe a réalisé l’étude. La présence accrue des médias numériques au sein des familles a poussé les parents à renégocier notamment les mesures d’éducation aux médias et à les adapter à la nouvelle situation. Pour certains aspects de cette éducation, les pères ont davantage augmenté leur implication que les mères, une différence qui s’explique très probablement par le fait que certains pères, mis en télétravail, ont été plus proches de leurs enfants qu’auparavant, ce qui leur a permis d’intensifier l’éducation aux médias de ces derniers. «Nous espérons qu’un grand nombre de parents puissent maintenir ce niveau d’engagement plus élevé», fait observer Martina Robbiani, cheffe de projet de la plateforme Jeunes et médias de l’Office fédéral des assurances sociales. «Il est important qu’ils accompagnent leurs enfants si l’on veut que ces derniers puissent utiliser les médias numériques de manière sûre et responsable.»

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Violence contre les femmes et violence domestique : la Suisse soumet son premier rapport

La Suisse présente le bilan de son action en matière de prévention et de lutte contre la violence faite aux femmes et la violence domestique dans son premier rapport sur la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul, que le Conseil fédéral a approuvé lors de sa séance du 18 juin. L’état des lieux qu’il dresse fait ressortir l’importance de la collaboration entre la Confédération, les cantons, les communes et la société civile, en tant que condition indispensable pour garantir l’efficacité de la prévention.

Largement répandues en Suisse, la violence à l’égard des femmes et la violence domestique causent de grandes souffrances. En moyenne, une femme meurt des suites de telles violences toutes les deux semaines et demie, et on estime que 27 000 enfants sont concernés chaque année par la violence domestique. La tendance est en légère hausse depuis des années. Le plus haut niveau de violence domestique a été enregistré en 2020, avec 20 123 infractions commises.

En ratifiant la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul), la Suisse s’est résolument engagée à renforcer la prévention, la protection des victimes et la poursuite pénale de ces formes de violence dès le 1er avril 2018.

La Suisse présente aujourd’hui son premier rapport étatique sur l’application de la Convention d’Istanbul. Exigé périodiquement de tous les Etats parties, ce type de rapport permet au Conseil de l’Europe d’examiner comment la convention est mise en œuvre. C’est pourquoi ce premier rapport dresse l’état des lieux de toutes les activités menées en Suisse dans le but de prévenir et de combattre la violence domestique et la violence à l’égard des femmes.

La sensibilisation à la problématique s’est accrue 

La Convention d’Istanbul a déclenché en Suisse une nouvelle dynamique et renforcé le débat politique sur la lutte contre la violence domestique et la violence à l’égard des femmes. Dans le programme de législature 2019-2023, le Conseil fédéral a décidé de faire de la lutte contre la violence de genre l’un des axes principaux de la Stratégie Egalité 2030. Le Parlement a en outre décidé d’intégrer un plan d’action national pour la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul. Lors du dialogue stratégique sur la violence domestique, la Confédération et les cantons ont signé une feuille de route définissant plusieurs mesures, dont la mise en place d’un numéro de téléphone central pour les victimes. Divers cantons et communes ont aussi adopté leurs propres plans d’action et trains de mesures visant à mettre en œuvre la Convention d’Istanbul.

Au niveau national, les organisations privées et publiques ont, depuis cette année, la possibilité de solliciter des aides financières de la Confédération pour leurs projets de prévention et de lutte contre la violence envers les femmes. S’agissant du volet protection et aide, la plateforme en ligne www.aide-aux-victimes.ch fournit depuis 2019 des informations et du soutien aux victimes de violence.

La législation suisse répond dans l’ensemble aux exigences de la Convention d’Istanbul. La loi fédérale sur l’amélioration de la protection des victimes de violence est en vigueur depuis le 1er juillet 2020. La disposition de droit civil concernant la surveillance des décisions d’interdiction géographique ou de contact entrera en vigueur le 1er janvier 2022.

Par ailleurs, au printemps 2021, la Commission des affaires juridiques du Conseil des États a mené une consultation sur une révision des normes pénales punissant les infractions sexuelles. L’infraction de viol devrait être formulée de manière neutre sur le plan du genre, et les actes d’ordre sexuel commis contre la volonté d’une personne devraient être sanctionnés de manière adéquate, même lorsqu’il n’y a ni violence ni menace. Ce dernier point doit améliorer la protection des victimes d’agressions sexuelles sur le plan pénal.

Le rapport l’établit clairement : la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul est une tâche collective qui suppose sans conteste la conjonction de différentes politiques publiques, la collaboration des cantons et des communes et l’intégration de la société civile. Le Conseil fédéral considère la lutte contre la violence domestique et la violence envers les femmes comme une priorité.

Un groupe d’expertes et d’experts indépendants examinera le rapport 

Le premier rapport de la Suisse sert de point de départ au monitorage effectué par le groupe d’expertes et d’experts indépendants GREVIO (Group of experts on action against violence against women and domestic violence). Après avoir examiné ce rapport, ce groupe effectuera une visite en Suisse en mars 2022 et formulera des recommandations pour la Suisse d’ici la fin de l’année 2022.

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Les déductions fiscales pour les parents devraient être relevées

Les parents, qui font garder leurs enfants en crèche, devraient obtenir une déduction fiscale plus importante. Le National a approuvé lundi, par 145 voix contre 32, une initiative parlementaire en ce sens.

Actuellement, le plafond pour les frais de garde est fixé à 10'100 francs. Le Conseil fédéral avait déjà proposé de l'augmenter à 25'000 francs. Les Chambres fédérales avaient accepté et même été plus loin. Elles avaient aussi porté la déduction générale pour tous les parents, qu'ils gardent eux-mêmes leurs enfants ou qu'ils les confient à un tiers, de 6500 à 10'000 francs. Ce deuxième volet, critiqué par la gauche comme un bonus aux familles les plus aisées, a contribué à l'échec du projet dans les urnes. En septembre 2020, le texte avait été refusé par près de deux tiers des votants. Voulant donner une deuxième chance au concept, Christa Markwalder (PLR/BE) a déposé une initiative parlementaire reprenant le projet initial du gouvernement. Les conditions d'octroi resteraient les mêmes. Seuls les frais effectifs et documentés pour la garde d'enfants de moins de 14 ans vivant sous le même toit que les parents seront pris en ligne de compte.

Conciliation travail-famille

Les débats ont eu un petit air de déjà-vu, les mêmes camps s'affrontant avec des arguments similaires. L'UDC a tenté de couler le projet. "Le peuple a parlé et il faut respecter sa décision", a pointé Marcel Dettling (UDC/SZ). "Avec ce projet, un seul modèle de famille sera soutenu, à savoir ceux qui font garder leurs enfants par d'autres personnes", a critiqué Esther Friedli (UDC/SG). "Les parents qui prennent leur responsabilité et s'organisent pour garder eux-mêmes leurs enfants, notamment grâce aux grands-parents, seraient pénalisés." Leur proposition de rejet a toutefois été balayée par 125 voix contre 52. Les autres groupes ont salué le projet. Il permettrait de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale, ont pointé de nombreux orateurs. Les femmes seraient ainsi mieux intégrées au marché du travail. Aujourd'hui, les frais de garde qui peuvent être déduits correspondent à deux jours de garde, a chiffré Jürg Grossen (PVL/BE). Si les parents doivent mettre leurs enfants plus souvent à la crèche, ils se demandent légitimement s'il vaut la peine d'aller travailler. Généralement, c'est la mère qui renonce à son salaire, a complété Christa Markwalder (PLR/BE). "La main-d'oeuvre qualifiée est insuffisamment utilisée en Suisse", a insisté Jacqueline Badran (PS/ZH). "C'est dans notre intérêt à tous de supprimer les incitations négatives."

Pas pénaliser le travail

"Il ne faut pas pénaliser le travail", a aussi plaidé le ministre des finances Ueli Maurer. Les parents doivent encore avoir quelque chose dans leur caisse après avoir payé les frais de garde. Ce qui n'est pas toujours le cas actuellement. Les travailleurs doivent retrouver le chemin de leur bureau. L'augmentation entrainerait une diminution des recettes fiscales d'environ 10 millions de francs pour la Confédération. À moyen ou long terme, on peut toutefois s’attendre à ce que l’effet positif sur l’emploi compense la diminution des recettes, voire que la mesure crée de nouvelles recettes pour le fisc et les assurances sociales, ont pointé plusieurs députés.

Déduction générale inchangée

Le Centre et l'UDC ont de nouveau proposé d'augmenter la déduction générale pour tous les parents. Ils ont toutefois suggéré cette fois-ci une hausse plus modeste de 8250 francs. C'est une question d'égalité, selon Marcel Dettling. "Toutes les familles doivent en profiter." Une telle déduction surchargerait le projet et entraînerait des pertes fiscales considérables, sans avoir un quelconque effet positif sur l'égalité entre hommes et femmes, lui a opposé Sophie Gigon Michaud (Verts/VD) pour la commission. Elles s'élèveraient à 180 millions de francs par an. Et Christa Markwalder d'appeler à ne pas faire deux fois la même erreur. Les députés ont finalement suivi leur commission et rejeté la proposition par 104 voix contre 79. Le dossier passe au Conseil des Etats.

En savoir plus - un article publié le 14 juin 2021 sur www.swissinfo.ch

Egalité salariale : la Confédération étend son outil d’analyse Logib aux petites entreprises

Désormais, les organisations et entreprises de plus petite taille disposent aussi d’un outil gratuit d’analyse de l’égalité salariale. La Confédération a en effet développé Logib module 2, qui permet aux entreprises employant moins de 50 personnes d’analyser elles-mêmes leur pratique salariale en toute facilité. La Confédération donne ainsi à l’ensemble des employeurs suisses la base nécessaire pour concrétiser le principe « à travail de valeur égale, salaire égal », inscrit dans la Constitution.

Parallèlement à l’outil d’analyse de l’égalité salariale destiné aux entreprises de plus de 50 personnes (Logib module 1), un outil web gratuit destiné aux entreprises et aux organisations de plus petite taille est désormais disponible sur www.logib.ch. Intitulé Logib module 2, il permet aux PME de Suisse employant moins de 50 personnes de procéder elles aussi à une évaluation de l’égalité salariale. Désormais, en Suisse, le nombre d’entreprises ayant la possibilité d’effectuer une telle analyse au moyen de l’outil Logib passe de 10 000 à 200 000 environ. Ce module guide en sept étapes les utilisatrices et utilisateurs, qui n’ont pas besoin d’expertise spécifique.

Une mesure de la stratégie Égalité 2030

L’élimination de la discrimination salariale revêt une importance majeure pour le Conseil fédéral. Elle constitue l’un des objectifs spécifiques de la Stratégie Égalité 2030, adoptée en début d’année par le Conseil fédéral. L’introduction du module 2 de Logib est l’une des mesures prioritaires mentionnées dans la stratégie pour atteindre cet objectif. La Confédération satisfait aussi une exigence de la loi sur l’égalité (LEg) ; en effet, selon l’art. 13c, elle doit mettre « gratuitement à la disposition des employeurs un outil d’analyse standard ». Par ailleurs, la Coalition internationale pour l’égalité salariale (EPIC), pilotée par l’OIT, l’OCDE et ONU Femmes, a décerné à Logib module 2 son label distinguant les bonnes pratiques.

Les statistiques le prouvent : les différences salariales demeurent

En Suisse, les employeurs sont tenus de respecter l’égalité salariale. Depuis 40 ans, la Constitution garantit aux femmes comme aux hommes le droit à un salaire égal pour un travail de valeur égale. Pourtant, d’après la dernière enquête sur la structure des salaires de l’Office fédéral de la statistique (ESS 2018), la part inexpliquée de l’écart salarial entre femmes et hommes s’élève à 8,1 % en moyenne (ESS 2016 : 7,7 %). Cela représente un manque à gagner de 686 francs par mois pour les femmes. L’ESS 2018 a par ailleurs montré que la part inexpliquée de l’écart salarial était en moyenne plus élevée dans les petites entreprises.

Agir à la fois dans les secteurs privé et public

Logib module 2 renforce l’engagement du secteur public en matière d’égalité salariale, car il permet aux communes et aux entreprises parapubliques employant moins de 50 personnes de procéder elles aussi à l’analyse. Cette démarche rencontre un intérêt croissant : 16 cantons, 113 communes et 63 entreprises parapubliques ont signé la Charte de la Confédération pour l’égalité salariale dans le secteur public.

Faisant suite à la révision de la LEg l’an dernier, les entreprises de 100 personnes et plus doivent réaliser une analyse de l’égalité salariale d’ici à fin juin 2021, la faire vérifier par un organe indépendant d’ici à fin juin 2022 et en communiquer les résultats à leur personnel et à leurs actionnaires d’ici à fin juin 2023.  

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Fachleute fordern 100 Millionen für Jugendliche - um Suizide abzuwenden

In einem offenen Brief fordern Fachverbände die Politik auf, in grossem Stil in die psychische Gesundheit der Jugendlichen zu investieren. Werde das Geld nicht schnellstmöglich gesprochen, würde das «uns allen schaden», warnt ein Experte. Jugendliche sind durch die Pandemie psychisch belastet. Fachverbände fordern darum 100 Millionen Franken, um Präventions-Angebote im Bereich der psychischen Gesundheit ausweiten zu können.

Die Politik dürfe nicht warten, bis die Zahl der Suizide zunimmt, bevor das Thema der psychischen Gesundheit auf die politische Agenda komme, heisst es in einem offenen Brief, der am Dienstag an alle Parlamentarier und Parlamentarierinnen verschickt wurde. Absender des Briefes sind drei Fachorganisationen: Das Sorgentelefon «Tel 143 - Dargebotene Hand», der Fachverband Public Health Schweiz und die Stiftung Pro Mente Sana, die psychisch beeinträchtigte Menschen vertritt.

Hintergrund des offenen Briefs

Studien belegen, dass die psychische Belastung der Jugendlichen durch die Pandemie massiv zugenommen hat. Zudem vermeldete die Zürcher Hochschule für Angewandte Wissenschaften im März, dass rund ein Viertel der Studierenden von depressiven Symptomen betroffen seien – das sind dreimal soviel als vor der Pandemie. Die Organisationen werfen der Schweizer Politik nun vor, mit der psychischen Gesundheit der Jugendlichen fahrlässig umzugehen, da diesbezüglich kaum Massnahmen ergriffen worden sind.

«Die Politik muss jetzt finanzielle Mittel bereitstellen, damit die psychischen Leiden der Jungen gelindert werden», sagt Roger Staub, Geschäftsleiter der Pro Mente Sana. Damit sollen bereits bestehende Kampagnen und Angebote ausgeweitet werden. So sollen zum Beispiel Erste-Hilfe-Kurse für die psychische Gesundheit (20 Minuten berichtete) für Eltern, Jugendgruppenleitenden und Lehrpersonen günstiger angeboten werden, damit sie psychische Belastungen erkennen und Jugendlichen helfen können. Konkret fordert Roger Staub dafür 100 Millionen Franken. Zu utopisch? Nein, findet er, denn: «Allein für die Selbsttests vergab der Bundesrat eine Milliarde Franken. Dann soll ihm die psychische Gesundheit der Jugendlichen mindestens 100 Millionen wert sein.»

Corona sei noch nicht vorbei

Sabine Basler, Geschäftsführerin des Sorgentelefons «Tel 143 - Dargebotene Hand», ist Mitunterzeichnerin des Briefes und betont, dass die Fachorganisationen bewiesen hätten, dieser Aufgabe gewachsen zu sein. «In der ersten und zweiten Corona-Welle mussten und konnten wir unsere Kapazitäten kurzfristig um bis zu 14 Prozent erhöhen», so Basler. «Auch jetzt ist der Bedarf noch gross, unsere Zusatzschichten sind gut ausgelastet. Corona und seine Folgen sind noch nicht vorbei.» Deshalb soll Geld zur Verfügung gestellt werden, damit alle Organisationen, die Jugendliche und Erwachsene mit Zuhören und Online-Beratung helfen, ihre Angebote auch nach den Lockerungsmassnahmen ausbauen können.

Würden die finanziellen Mittel nicht jetzt zugesprochen werden, befürchtet Roger Staub, dass viele Jugendliche den «Start ins Leben» verpassen. «Dies würde schlussendlich uns allen schaden. Denn wenn viele Jugendliche wegen ihren psychischen Problemen ihre Lehre abbrechen müssen, schadet dies auch der Schweizer Wirtschaft», so Staub. Prävention sei günstiger als die Therapie.

Nicht der erste Appell

Bereits Ende April veröffentlichte die Pro Juventute einen ähnlichen Appell, der inzwischen von mehreren Politikerinnen und Politikern unterstützt wird – unter anderem von SP-Nationalrätin Sandra Locher Benguerel (siehe Interview unten). Sie ist Mitglied der Kommission für Wissenschaft, Bildung und Kultur des Nationalrats, die den Bundesrat in einem Postulat dazu auffordert, «konkrete Massnahmen zur Wahrung der psychischen Gesundheit und zur Versorgungssicherstellung der Kinder, Jugendlichen und jungen Erwachsenen aufzuführen.»

Weiterlesen - ein Beitrag von Remo Schraner erschienen am 02.06.2021 auf www.20min.ch