Les grands-parents restent indispensables pour garder les enfants

Trois quarts des grands-parents gardent au moins un de leurs petits-enfants, selon des chiffres de l’Office fédéral de la statistique.

Comment concilier travail et vie de famille? C’est la grande question de l’époque. En Suisse, selon des statistiques de la Confédération, deux tiers des enfants de moins de 13 ans sont confiés à une garde extrafamiliale. Pour les plus petits (moins de 4 ans), 40% fréquentent une crèche. Mais la solution la plus courante reste l’aide des grands-parents, qui prennent en charge 41,7% de ces enfants.  Les grands-parents occupent ainsi une place essentielle dans l’organisation familiale, consacrant chaque année près de 157 millions d’heures à s’occuper de leurs petits-enfants. Parmi les familles qui font appel à eux, 44% confient leurs enfants au côté maternel, 28% au côté paternel, et dans 29% des cas, ce sont les deux branches de la famille qui participent à la garde.

Des disparités régionales

Le recours aux modes de garde varie sensiblement selon les régions, reflet des différences d’offre et d’organisation. Dans les cantons romands, ainsi que dans les grands centres urbains comme Bâle-Ville, Genève ou Zurich, les parents ont tendance à privilégier les crèches et les structures d’accueil parascolaire. À l’inverse, dans les cantons plus ruraux de Suisse alémanique, c’est plutôt sur les grands-parents que repose la garde des enfants. 

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L'entraide entre jeunes et aînés

Les enfants adultes devraient-ils apporter de l'aide à leurs parents et les parents devraient-ils soutenir financièrement leurs enfants adultes en cas de difficultés? Qu'en pense la population? Et qui apporte effectivement son soutien?

La majorité des 15 à 80 ans (69%) pensent que les enfants adultes devraient s'occuper de leurs parents lorsque ceux-ci ont besoin de soins ou de soutien. 14% aident régulièrement une personne de leur entourage limitée pour des raisons de santé. Un peu plus de la moitié d'entre eux soutiennent leurs parents ou beaux-parents.

En ce qui concerne l'aide financière, un peu plus des deux tiers (68%) des 25 à 80 ans estiment que les parents devraient soutenir leurs enfants adultes en cas de difficultés financières et plus de la moitié (56%) pensent que les enfants adultes devraient aussi le faire pour leurs parents. 18% soutiennent occasionnellement ou régulièrement des personnes ne vivant pas dans le même ménage. Dans l'ensemble, les contributions financières vont le plus souvent aux enfants (35%), mais aussi aux parents ou aux beaux-parents (26%).

En savoir plus - Statistiques actuelles de l'Office fédéral de la statistique publiées le 30.06.2025

Féminicides: la Confédération, les cantons et les communes définissent des mesures urgentes

Durant la première moitié de l’année 2025, 18 femmes et filles ont été tuées en Suisse. Face à cette situation alarmante, le comité responsable de la Convention d’Istanbul contre la violence à l’égard des femmes (Confédération, cantons et communes), coordonné par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG), appelle à une action politique forte et concertée. Il a défini trois mesures urgentes.

Les six premiers mois de 2025 ont été dramatiques en matière de violences domestiques en Suisse. Depuis janvier, 18 femmes et filles ont été tuées par leur (ex-)conjoint, père ou par un autre homme. Ces féminicides, tout comme ceux perpétrés au cours des précédentes années, représentent le point culminant des violences faites aux femmes, et appellent une action politique forte et coordonnée à tous les niveaux de l’Etat, en collaboration avec la société civile.

Actions concrètes définies

Le Département fédéral de l’intérieur (DFI), en étroite collaboration avec le Département fédéral de justice et police (DFJP), ainsi que les autorités cantonales et communales, estiment qu’il faut accélérer les efforts pour garantir la sécurité de toutes les femmes en Suisse. À l’initiative de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider, le comité responsable de la coordination de la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique s’est réuni hier pour une séance extraordinaire.

Afin de renforcer concrètement et rapidement la prise en charge institutionnelle des victimes et des responsables de violence dès les premiers signaux d’alerte, le comité a décidé d’instaurer trois mesures communes qu’il s’agit de réaliser sans attendre:

  • Mettre en place des solutions régionales pour combler les lacunes en matière de places dans les refuges et maisons d’accueil.
  • Renforcer la prévention de la violence lors des phases de séparation par la formation des professionnelles et professionnels et la mise en place d'approches standardisées.
  • Instaurer une analyse interinstitutionnelle systématique des cas de féminicides.

Les avancées réalisées grâce à ces mesures seront discutées lors de la prochaine réunion ordinaire du comité, en automne.

Lutte contre les violences à l’égard des femmes et les violences domestiques en Suisse

Ces mesures s’inscrivent dans la politique de lutte contre les violences de genre menée depuis plusieurs années. La Suisse a ratifié la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (dite Convention d’Istanbul) en 2018. Depuis, un plan d’action national (PAN CI) avec 44 mesures a été adopté par le Conseil fédéral, avec trois priorités thématiques: sensibilisation, formation et lutte contre la violence sexualisée. En novembre prochain, le DFI lancera d'ailleurs une importante campagne nationale de sensibilisation à toutes les formes de violences de genre.

En parallèle, la feuille de route sur la violence domestique adoptée en 2021, quant à elle, est une initiative soutenue par la Confédération et les cantons et coordonnée par le Département fédéral de justice et police (DFJP). Ciblant spécifiquement la lutte contre la violence domestique et sexuelle, elle couvre des domaines tels que la gestion des menaces, la surveillance électronique ou l’aide aux victimes. Dans ce domaine particulier, les offres d’assistance médico-légale destinées aux victimes de violence domestique et sexuelle devront être rapidement développées. C’est pourquoi le DFJP soumettra au Conseil fédéral le message relatif à une révision de la loi sur l'aide aux victimes (LAVI) plus tôt que prévu, probablement déjà à l'automne 2025.

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Lacunes dans l’offre d’hébergement de personnes victimes de violence

Malgré une augmentation des places dans les hébergements d’urgence et les maisons d’accueil pour les personnes victimes de violence en Suisse, la situation actuelle ne permet pas de faire face à la demande croissante de prise en charge. Lors de sa séance du 25 juin 2025, le Conseil fédéral a adopté un rapport dans lequel il se montre préoccupé par cette situation. Il encourage les efforts annoncés par les cantons pour une offre suffisante dans les différentes régions et adaptée aux spécificités de différents groupes de la population.

Depuis 2017, le nombre de maisons d’accueil pour femmes victimes de violence, de même que le nombre de lits dans ces structures et dans les centres d’hébergement d’urgence ont augmenté en Suisse. L’offre reste toutefois insuffisante et ne permet pas de faire face à la demande croissante. Cette situation entraîne des délais d’attente parfois longs, voire des refus de prise en charge. La surcharge des structures, le manque de personnel ou l’inadéquation entre les places proposées et les besoins des personnes en quête de protection font que de nombreuses lacunes persistent en matière d’offres stationnaires. Les hébergements d’urgence et les maisons d’accueil sont ainsi difficilement accessibles pour d’autres victimes de violence, comme les jeunes, les personnes en situation de handicap ou souffrant de problèmes de santé, les personnes âgées, les hommes et les personnes LGBTIQ. Il existe par ailleurs de grandes différences dans la disponibilité des prestations au sein des régions, entre les régions ainsi qu’entre les centres urbains et les zones périphériques.

C’est ce que montre le rapport du Conseil fédéral en réponse au postulat 23.3016 de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national (CSEC-N). Ce rapport se base sur l’état des lieux dressé par la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse (FHNW) et la Haute école de travail social de Fribourg (HETS-FR), sur mandat de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS).

Le Conseil fédéral se montre préoccupé par cette situation et la juge insatisfaisante. Il regrette que les recommandations de la CDAS de 2021 ne soient mises en œuvre que de manière partielle et que l’objectif de financement durable des maisons d’accueil pour femmes ne soit que partiellement atteint. C’est pourquoi il salue la décision de la CDAS d’instaurer un groupe de travail chargé de développer des solutions solides dans toutes les régions de Suisse. Il encourage les cantons à poursuivre leurs efforts notamment pour améliorer l’offre et l’accessibilité aux maisons d’accueil et aux hébergements d’urgence pour toutes les victimes de violence, pour renforcer la coordination des prestations ainsi que la création de soutiens post-hébergements, pour améliorer l’information des groupes cibles et pour garantir un financement durable des services.

De son côté, le Conseil fédéral sera attentif à la poursuite des travaux d’ores et déjà en cours au niveau fédéral en matière de prévention et lutte contre les violences, qui permettront notamment d’améliorer l’information des personnes concernées sur les prestations d’aide à disposition, mais aussi leur accès. Une révision de la Loi sur l’aide aux victimes LAVI est actuellement en cours. Le Conseil fédéral continuera à s’engager dans le cadre de ses compétences pour que toute personne victime de violence ait accès à la protection et au soutien nécessaires.

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Le recul des naissances et des mariages se poursuit en 2024

L'année 2024 s'est caractérisée par une diminution des naissances vivantes pour la troisième année consécutive. Le nombre de mariages a également reculé, ceci pour la deuxième année d'affilée. Le nombre de décès est resté stable dans l'ensemble, avec cependant des évolutions différentes selon le sexe et les classes d'âge. Le nombre de divorces a quant à lui augmenté. Ce sont là quelques-uns des résultats annuels définitifs de la statistique du mouvement naturel de la population de l'Office fédéral de la statistique (OFS) pour l'année 2024.

Les résultats définitifs viennent confirmer les tendances observées lors de la parution des chiffres provisoires publiés en avril 2025. En ce qui concerne les naissances, les pays voisins (France, Italie, Autriche et Allemagne) affichent des évolutions similaires.

Des naissances en baisse pour la troisième année consécutive

La Suisse a enregistré 78 300 naissances vivantes en 2024, soit 1800 ou 2,2% de moins qu'en 2023. Cette baisse est inférieure à celles observées en 2022 (-8,1%) et en 2023 (-2,8%). En 2024, on enregistrait provisoirement 1,29 enfant par femme en moyenne, un chiffre qui ne cesse de diminuer depuis 2021.

Ce sont plus particulièrement les naissances de troisièmes enfants qui ont diminué en 2024 (-3,6%), suivies des naissances de deuxièmes enfants (-2,8%). Les naissances de premiers enfants ont baissé moins fortement (-1,5%). Le recul du nombre de naissances freine ainsi plus particulièrement les agrandissements plutôt que les fondations de familles. Ces tendances ont déjà été observées les deux années précédentes.

En considérant l'âge de la mère, le recul des naissances depuis 2023 s'avère être plus prononcé chez les femmes de moins de 30 ans (-4,4%) que chez celles de 30 ans ou plus (-1,5%). Le nombre de naissances de premiers enfants a diminué particulièrement chez les mères de moins de 30 ans (-452 ; -3,7%) et celles de 40 ans ou plus (-48 ; -2,1%). L'âge moyen des mères à la naissance du premier enfant s'établit provisoirement à 31,3 ans.

Au niveau cantonal, le Valais, Bâle-Campagne et Appenzell Rhodes-Extérieures étaient les seuls cantons à enregistrer une hausse des naissances (entre +0,2% et +1,3%) en 2024. Les cantons qui affichent la plus forte diminution sont Appenzell Rhodes-Intérieures, une partie des cantons de la Suisse centrale ainsi que Schaffhouse et le canton du Jura (résultats à interpréter avec précaution dans les cantons avec un faible nombre d'observations).

Plus de décès chez les femmes entre 40 et 79 ans

En 2024, 71 900 personnes sont décédées en Suisse. Cela correspond à une centaine de personnes, soit 0,2%, de plus qu'en 2023. Entre 2023 et 2024, le nombre de décès a légèrement augmenté chez les hommes (+0,3%) tandis qu'il est resté stable chez les femmes (0,0%). Cependant, les différences d'évolution à travers les âges sont plus marquées chez les femmes : -3,6% de décès chez les moins de 40 ans, +4,5% entre 40 et 64 ans, +1,1% entre 65 et 79 ans et -0,7% chez celles de 80 ans ou plus. En comparaison, chez les hommes, l'évolution depuis l'année précédente oscille entre -0,6% et +0,7% selon la classe d'âge considérée. Au total, l'augmentation des décès est légèrement plus prononcée chez les personnes de moins de 65 ans (+0,9%) que chez celles de 65 ans ou plus (+0,1%).

Selon les chiffres définitifs, le nombre de décès progressait dans la moitié des cantons en 2024. L'augmentation la plus marquée s'observe à Appenzell Rhodes-Extérieures (+6,6%), à Zoug (+5,6%) et à Schwyz (+5,2%). Au contraire, les cantons de Nidwald (-13,5%), d'Obwald (-7,9%) et de Schaffhouse (-4,5%) affichent les plus fortes diminutions.

En 2024, l'accroissement naturel - soit la différence entre les naissances et les décès - s'établissait à 6300 personnes. Il s'agit de la valeur la plus basse enregistrée depuis 1918. En raison de la diminution des naissances et de la légère augmentation du nombre de décès, l'accroissement naturel a baissé de 23,0% (-1900 personnes) depuis 2023. Selon les chiffres définitifs, quinze cantons enregistraient plus de naissances que de décès en 2024. L'accroissement naturel le plus élevé était observé dans les cantons de Zürich (+3100) et de Vaud (+1600), le plus faible dans ceux de Berne et du Tessin (respectivement -1100).

Moins de mariages et davantage de divorces

En 2024, 36 800 unions ont été célébrées en Suisse, soit 1000 ou 2,6% de moins qu'en 2023. Cette baisse est enregistrée pour la deuxième année consécutive. Hormis les années 2020 et 2021 marquées par les restrictions liées à la pandémie, le nombre de mariages n'avait plus été aussi bas depuis 1981 (35 800). En 2024, on comptait 35 600 (-1,1%) mariages entre personnes de sexe différents. Ils représentaient 97% du nombre total de mariages. Par rapport à 2023, les mariages de couples de même sexe (800 en 2024) et les conversions de partenariats enregistrés en mariage (300 en 2024) affichaient une baisse plus prononcée (respectivement -13,6% et -59,1%). Pour rappel, le mariage pour toutes et tous est entré en vigueur en juillet 2022.

Toujours en 2024, 16 100 mariages se sont terminés par un divorce, soit une augmentation de 3,6% (+600) par rapport à l'année précédente. Parmi tous ces divorces, on en dénombre 35 de couples de même sexe. La durée moyenne du mariage au moment du divorce augmente à 15,8 ans (valeur provisoire).

521 changements du sexe inscrit à l'état civil

Après avoir été facilités par un changement législatif début 2022, les changements du sexe inscrit dans le registre de l'état civil ont continué de diminuer. Ils reculaient de 713 en 2023 à 521 en 2024

(-26,9%). En 2024, on dénombrait 258 modifications du sexe inscrit « homme » au sexe inscrit « femme » et 263 du sexe inscrit « femme » au sexe inscrit « homme ». Près de trois quarts de ces changements surviennent chez des personnes âgées de 15 à 29 ans et près de la moitié sont enregistrés dans les régions lémanique et de Zürich.

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Créer des perspectives dès maintenant – pour la santé mentale des jeunes

Procap Suisse, en collaboration avec d'autres organisations, a adressé une lettre ouverte au Conseil fédéral. Notre message est clair : les jeunes vivant avec des troubles psychiques ont besoin de perspectives – pas de nouveaux obstacles. Il est nécessaire d’investir dans la promotion de la santé, la prévention, le dépistage précoce et le renforcement de l’offre de soins. Il est également essentiel de valoriser pleinement le potentiel d’intégration de ces jeunes dans la société et le monde du travail. 

Les organisations signataires défendent les intérêts des jeunes adultes atteints de troubles psychiques – des jeunes confrontés à de grandes difficultés dans les premières années de leur vie adulte, au point que leur autonomie financière ne peut être atteinte comme souhaité, et qui ont besoin du soutien de l’Assurance-invalidité (AI). Le nombre de jeunes concerné·e·s augmente fortement – une évolution que nous observons avec inquiétude, mais aussi avec compréhension face à leur réalité de vie souvent difficile. 

Dans cette lettre, nous décrivons la situation actuelle et prenons position sur certaines mesures discutées dans les médias. Les principaux points sont les suivants : 

  • La souffrance psychique chez les jeunes adultes augmente – tout comme le nombre de jeunes percevant une rente AI en raison de troubles psychiques. Dans le même temps, l’offre en soins psychiatriques et psychothérapeutiques reste insuffisante : les places en thérapie sont rares et les délais d’attente sont longs. 
  • Des propositions relayées par la Conférence des offices AI (COAI) ont été discutées dans les médias, notamment l’introduction d’un âge minimum de 30 ans pour l’octroi d’une rente AI, ou l’instauration de rentes AI temporaires. Ces mesures exerceraient une pression supplémentaire sur les personnes concernées, seraient contre-productives pour leur intégration sociale et professionnelle à long terme, et les plongerait dans des situations précaires. On risquerait ainsi un transfert des coûts vers l’aide sociale, accompagné de surendettement et d'une perte de perspectives. Ces mesures ne sont donc ni socialement justes ni économiquement viables.
  • Il serait bien plus pertinent de renforcer la prévention, l’accès aux soins ainsi que de poursuivre les mesures de réadaptation, qui sont aujourd’hui souvent trop courtes. Les premières analyses issues de l’évaluation de l’AI le confirment. De plus, certains instruments existants – comme celui de la gestion de cas pendant l’octroi d’une rente AI – sont encore trop peu utilisés. Il est vrai que l’AI adopte une approche souvent trop statique une fois la rente accordée, mais cela doit être corrigé par l’élimination des incitations négatives, non par une insécurité accrue. 

La prochaine révision de l’AI doit s’inscrire dans une approche globale et coordonnée. L’AI ne pourra pas, à elle seule, relever les défis liés à la santé psychique et devra impliquer d’autres secteurs. Ensemble avec les autres organisations signataires, nous plaidons pour un système qui soutienne les jeunes de manière précoce grâce à des offres de prévention et de conseil, en particulier dans le domaine de la santé mentale, qui leur garantit, lorsque nécessaire, une sécurité financière, et qui leur offre de réelles perspectives d’accès autonome et durable au monde professionnel. 

Lettre au Conseil fédéral