Convention sur l’élimination des discriminations à l’égard des femmes: l’ONU adresse ses recommandations à la Suisse

Le comité compétent de l’ONU a publié aujourd’hui quelque 70 recommandations relatives à l’application en Suisse de la Convention de l’ONU sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF). Les recommandations formulées concernent la pérennisation du travail en faveur de l’égalité dans les cantons, le renforcement des mesures qui encouragent l’égalité salariale ou encore l’adaptation de la définition pénale du viol.

Pour la quatrième fois depuis 2001, le comité compétent de l’ONU a examiné l’application en Suisse de la Convention de l’ONU sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF). Le 21 octobre à Genève, la Suisse avait présenté les avancées et les défis de la lutte contre la discrimination des femmes. Le comité publie aujourd’hui quelque 70 recommandations à son intention.

L’ONU salue le chemin parcouru

L’ONU salue les progrès accomplis grâce aux réformes législatives dans le domaine de l’égalité, notamment la révision de la loi sur l’égalité en 2020 ou la légalisation du mariage entre personnes de même sexe. Le rapport relève aussi d’autres mesures encourageant l’égalité, par exemple la Stratégie Égalité 2030 et le plan d’action relatif à la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul.

En revanche, l’ONU estime que la Suisse doit renforcer les services spécifiquement dédiés à l’égalité dans les cantons. Ainsi, chaque canton devrait disposer d’un bureau de l’égalité. Par ailleurs, l’ONU juge qu’il reste des progrès à accomplir en matière d’égalité salariale : s’il faut saluer l’obligation, pour les entreprises employant 100 personnes ou plus, d’effectuer des contrôles de l’égalité salariale, il n’en demeure pas moins que la majorité des entreprises en Suisse, à savoir les PME, ne sont pas concernées. C’est pourquoi l’ONU recommande des contrôles réguliers de l’égalité salariale pour l’ensemble des employeurs, quelle que soit leur taille. Dans ce domaine, le comité invite aussi la Suisse à renforcer l’indépendance économique des femmes afin de prévenir la pauvreté à l’âge de la retraite. L’ONU jette de plus un regard critique sur les fortes disparités cantonales au niveau des taux de condamnation pour viol, et recommande de mener une analyse afin d’en déterminer les causes et de prendre les mesures qui s’imposent. Le comité demande aussi à la Suisse de retenir l’absence de consentement de la victime comme élément constitutif de l’infraction du viol, à l’instar des normes internationales. La révision du droit pénal relatif aux infractions sexuelles se trouve actuellement en cours au Parlement.

Le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG) va analyser les recommandations et clarifier les compétences en collaboration avec les cantons et les services fédéraux concernés. Il prévoit de publier un rapport intermédiaire sur l’avancement de certaines recommandations dans deux ans.

La Suisse a ratifié la CEDEF en 1997. Depuis, elle fait régulièrement rapport au comité compétent sur l’avancement de sa mise en œuvre. La CEDEF fait partie des accords internationaux majeurs en matière de protection des droits humains et constitue le principal instrument de protection du droit des femmes. À l’heure actuelle, 189 des 193 États membres de l’ONU y ont adhéré.

En savoir plus

Retraites, les femmes encore trop pénalisées

Les rentes des femmes et des hommes (AVS et LPP cumulées) diffèrent de près de 30%. Une inégalité en partie explicable par des aspects professionnels, mais qui reste due à des déséquilibres sociétaux. Des refontes du système sont attendues

En tant que femme, le système de retraite actuel comporte plusieurs difficultés qui se traduisent par des écarts importants par rapport aux hommes. La différence entre les rentes féminines et masculines parle d’elle-même: elle était de 30% en 2015, puis de 28% en 2020, AVS et LPP cumulés. Autant dire que l’asymétrie se gomme très lentement. Si les employeurs et les caisses de pension semblent avoir pris les devants, plusieurs ajustements restent essentiels à entreprendre au niveau légal et sociétal. Judith Granat, directrice de la Division marketing, conseil et communication à Retraites Populaires, nous donne ses clés de lecture et des pistes de réflexion pour tenter de rééquilibrer le système.

Le Temps: Quel sera l’impact de la réforme AVS21 votée récemment sur les femmes, les employeurs et les caisses de pension?

Judith Granat: Pour les femmes, c’est un petit pas en direction de prestations de retraites légèrement plus étoffées. Mais un an de cotisation en plus dans toute une carrière ne change pas la donne de manière significative. Pour l’employeur, c’est avant tout un impact qui se répercutera sur sa stratégie en matière de ressources humaines. En somme, il s’agit de continuer à employer une collaboratrice existante pendant un an avant d’embaucher la personne qui lui succédera. En cela, l’impact est relativement faible. Enfin, pour les caisses de pension, il s’agit d’un changement réglementaire relativement simple à opérer, les acteurs de ce marché n’ayant pas attendu les adaptations juridiques pour faire preuve d’un certain dynamisme.

Pourquoi les femmes perçoivent-elles moins que les hommes?

Plusieurs aspects l’expliquent et sont à prendre en compte. Déjà, il est fréquent qu’une femme interrompe sa carrière temporairement lorsqu’elle souhaite concrétiser des projets sur le plan familial. Ce qui crée forcément un creux dans le plan d’épargne professionnel lié à la retraite. Ensuite, le retour au travail après une grossesse se fait assez fréquemment sur le mode d’un poste à temps partiel. A nouveau, cela se traduit par un certain trou en matière de cotisations. En Suisse, on notera d’ailleurs que 60% des femmes travaillent à temps partiel, contre 18% chez les hommes. Ce qui accentue un déséquilibre déjà important rien qu’en considérant les écarts de salaires entre hommes et femmes qui, depuis plus de deux ans, stagnent à près de 19%. Au final, en considérant les interruptions de carrière, les temps partiels et les écarts salariaux, on arrive à une différence de 28% entre les rentes féminines et masculines, AVS et LPP cumulés. Et ce taux peut fortement augmenter dans certains cas.

En savoir plus - un article publié le 7 novembre dans LE TEMPS

Les jeunes Romands veulent un salaire correct et des horaires flexibles

L’enquête a été menée entre février et mai derniers, en partenariat avec l’institut d’études Kantar. Au total, 1883 Romands, âgés de 18 à 30 ans, y ont répondu. Parmi eux, 47% étaient déjà en activité, 32% étaient encore étudiants et 19% étaient à la recherche d’un emploi. Les femmes ont été deux fois plus nombreuses (66%) que les hommes (33%) à participer.

En savoir plus - un article publié le 3 novembre sur www.emploi-romand.ch

Podiumsdiskussion in Schmitten: Familie und Beruf unter einen Hut bringen

Vereinbarkeit von Familie und Beruf- eine Illusion? Dieser Frage widmete sich vor lurzem eine Podiumsdiskussion in Schmitten, zu der das christlich-soziale Kartell (CSK) im Rahmen des jährlichen Forums eingeladen hatte. Die DisKussion zeigte: Es gibt noch viel zu tun.

«Was ist für Sie Fa­milie?» Mit dieser Frage leitete Mario Amacker, Präsident des christlich-sozialen Kartells (CSK) am vergangenen Mittwoch die Podiumsdiskussion in Schmit­ten ein. Philippe Gnaegi, Direk­tor von Pro Familia Schweiz, be­tonte, dass Familie heute ein anderes Konzept ist als vor 50 Jahren: «Heute gibt es eine Vielfalt von Familienformen. Und die Akzeptanz dieser Viel­falt ist sehr gross, insbesondere bei der jüngeren Generation.»

Marie-Louise Fries, Sozial­arbeiterin und Deutschlehre­rin beim Frauenraum in Frei­burg, ist alleinerziehende Mutter, ihre Eltern leben im Ausland: «Ich lebe mit meinem Sohn in einer Wohngemeinschaft. Meine Freunde sind auch meine Familie.».

Rossanna Savastano, Betriebs­leiterin der Tagesstrukturen Schmitten (TAS) und ebenfalls Mutter, hat italienische Wur­zeln und ist in einem traditio­nellen Familienmodell aufge­wachsen: «Für mich bedeutet Familie, dass man über ver­schiedene Generationen hin­weg sehr eng miteinander ver­bunden ist. Eine Art Lebens­gemeinschaft.»

Weiterlesen - ein Beitrag erschienen am 19.10.2022 in den Freiburger Nachrichten

Plus de quatre mères sur cinq participent au marché du travail

En 2021, 82% des mères étaient professionnellement actives en Suisse. Cette forte participation au marché du travail va de pair avec une grande part de temps partiel. Après la naissance d’un 1er enfant, une mère active sur neuf quitte le marché du travail et la part de travail à temps partiel double. En Suisse, la part des mères participant au marché du travail est supérieure à la moyenne européenne. Ce sont là quelques résultats de la publication «Les mères sur le marché du travail en 2021» de l’Office fédéral de la statistique (OFS).

Le taux d’activité des mères (les femmes de 25 à 54 ans avec au moins un enfant de moins de 15 ans dans le ménage sont ici considérées) était de 82,0% en 2021, en hausse de plus de 20 points de pourcentage en l’espace de 30 ans (1991: 59,6%). Le taux d’activité des pères s’est maintenu à un niveau très élevé tout au long de la période (1991: 98,9%; 2021: 96,9%), bien que reculant de 2%.

Temps partiel: des taux d’occupation de plus en plus élevés

En 2021, 78,1% des mères actives occupées travaillaient à temps partiel (femmes de 25 à 54 ans sans enfant: 35,2%). Elles étaient toujours plus nombreuses à travailler avec un taux d’occupation élevé: la part des mères avec un taux entre 50% et 89% est passée de 25,7% en 1991 à 44,7% en 2021 alors que la part avec un taux inférieur à 50% a reculé de 51,3% à 33,4%.

Mères davantage touchées par le chômage

Avec un taux de chômage au sens du Bureau international du Travail (BIT) de 5,6% en 2021, les mères étaient plus touchées que les femmes du même âge sans enfant (4,6%). Le taux de chômage était particulièrement élevé chez les mères de nationalité étrangère (11,4%; Suissesses: 3,0%).

Une femme active sur neuf quitte le marché du travail après la 1re maternité

Avant la maternité, 90,0% des femmes étaient actives (moyenne des années 2016-2021). Après une 1re maternité et une fois le congé maternité échu, la part de femmes actives a reculé de 9,8 points à 80,2%, ce qui signifie qu’environ une mère sur neuf a quitté le marché du travail. Après une 2e maternité, le taux d’activité a reculé de 7,1 points, passant de 76,6% à 69,4%. Juste avant de donner naissance à un 1er enfant, deux femmes actives occupées sur cinq (40,1%; moyenne des années 2016-2021) travaillaient à temps partiel. À leur retour au travail, cette part double pour atteindre 80,1%. La forte hausse du temps partiel après une 1re maternité conduit à un recul du taux d’occupation moyen de 83% à 61%, soit l’équivalent de 1,1 jour de travail en moins par semaine. Suite à l’arrivée d’un 2e enfant, la part de temps partiel progresse encore, mais plus faiblement (83,5% avant la naissance d’un 2e enfant; après: 87,8%).

Les pères suisses travaillent davantage à temps partiel que les étrangers

L’arrivée d’un 1er enfant dans le ménage fait augmenter la part de pères travaillant à temps partiel (de 10,3% à 13,6%). La part de temps partiel était plus élevée chez les pères suisses (avant la naissance d’un 1er enfant: 13,4%; après: 18,0%), la part de temps partiel atteignant même 23,5% après la naissance d’un 2e enfant. Elle restait par contre faible chez les pères étrangers que ce soit après la naissance d’un 1er enfant (6,2% à temps partiel) ou d’un 2e enfant (10,1%).

5 ans en moyenne hors du marché du travail

Avant d’occuper à nouveau un emploi, les mères qui avaient quitté leur activité passaient en moyenne 5 ans hors du marché du travail. Seules 8,5% des mères qui avaient repris une activité travaillaient à temps plein. Le taux d’occupation moyen était de 36%, un pourcentage inférieur à celui des mères qui n’avaient pas quitté le marché du travail (taux d’occupation de 61% après la naissance d’un 1er enfant).

Activité professionnelle des mères en comparaison européenne

En comparant la Suisse avec les pays de l’UE, on constate que le taux de mères actives occupées dont le plus jeune enfant avait moins de 6 ans se situait en 8e position (74,9%), 9 points de pourcentage en dessous du taux le plus élevé affiché par les mères au Portugal (83,6%), mais supérieur de 8 points à la moyenne de l’UE (67,0%). Chez les mères dont le plus jeune enfant était âgé de 6 à 11 ans, il tombe à la 17e position (78,2%), 12 points de pourcentage en dessous du taux le plus élevé affiché par les mères tchèques (90,0%) et 3 points au-dessus de celui de l’UE (74,9%).

En savoir plus

Newsletter


Abonnez-vous à notre bulletin d'information trimestriel pour connaître les nouvelles, les initiatives et les événements relatifs à la politique familiale et aux outils permettant de concilier vie professionnelle et vie familiale.

Archives

En envoyant le formulaire, je confirme que j'ai lu et accepté les conditions de la Privacy policy.