Work Family Balance

Le thème de la politique favorable aux familles a gagné en importance, aussi bien dans le domaine public que dans les entreprises. Les entreprises et les organisations qui se basent sur des conditions favorables aux familles pour une politique personnelle tournée vers l’avenir, se distinguent par une acceptation globale des responsabilités familiales et de leurs conséquences, ainsi que par une offre de mesures adaptées à leurs employé-e-s. Elles communiquent leur philosophie d’entreprise et leurs offres de manière active et adaptée aux groupes cibles au sein de l’entreprise et vers l'extérieur.

Une norme pour toute la Suisse

Le label de qualité «Work-Family Balance» est la première norme suisse pour la certification d'entreprises et d’organisations favorables aux familles. Fondamentalement, le certificat peut être obtenu par toutes les entreprises et organisations, quelle que soit leur forme, leur taille et leur domaine d’activité. Une certification est possible à trois niveaux: Basic, Advanced et Professional Standard. Le certificat a été développé, sous la direction de Pro Familia Suisse et avec le support financier du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG), par des spécialistes des domaines de l’économie et de la recherche. La certification a lieu via l’organisation de certification indépendante SQS Suisse, en collaboration avec l’institut d’études de marché et de recherche sociale gfs-zürich.


Avantages pour les employé-e-s et les entreprises

L’objectif de la norme Work-Family Balance est la valorisation et l’amélioration de la politique favorable à la famille et à l’égalité des sexes au sein des organisations et des entreprises en Suisse. Le certificat atteste une philosophie d’entreprise favorable à la famille, ancrée dans l’entreprise, activement vécue et dynamique. La garantie de conditions de travail favorables à la famille entraîne une satisfaction et une motivation accrues et l’obtention de ce certificat est une distinction claire, qui offre aux organisations et aux entreprises certifiées une longueur d’avance lors du recrutement et de la fidélisation des employé-e-s.

17 % des ménages vivent avec de faibles ou de très faibles ressources financières

En 2015, 17 % des ménages suisses devaient subsister avec de faibles ou de très faibles ressources financières, une problématique touchant 15 % des personnes en âge d’activité et 22 % des retraités. C’est ce que révèle une vaste analyse de données fiscales, issues de registres et de relevés portant sur 4,5 millions de personnes, publiée le 22 février 2022 par l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS).

En 2015, le revenu équivalent médian d’un ménage s’établissait à 63 470 francs par an. En d’autres termes, 50 % des ménages percevaient un revenu supérieur et 50 % un revenu inférieur à ce montant. Tout revenu de moins de 50 % de la valeur médiane est qualifié de très faible, ce qui était le cas pour 8,6 % des ménages en 2015. Un revenu supérieur à 50 % mais inférieur à 60 % de la valeur médiane est défini comme faible, une situation qui concernait 8,2 % des ménages.

En 2015, près de deux tiers (69,6 %) des ménages disposaient de ressources économiques moyennes, c’est-à-dire des revenus compris entre 60 et 180 % de la médiane, et 13,6 % de ressources économiques allant au-delà de cette fourchette.

Groupes à risque et facteurs de risque

L’analyse menée sur mandat de l’OFAS par le professeur Philippe Wanner et Roxane Gerber de l’Université de Genève met en évidence les groupes à risque et les facteurs de risque conduisant à de faibles ou très faibles ressources financières.

Cette problématique affecte surtout les ménages monoparentaux, notamment lorsqu’ils sont dirigés par des femmes et, tout particulièrement, lorsque les enfants sont en bas âge. Les interruptions de carrière prolongées après la naissance d’un enfant accroissent aussi considérablement le risque de pauvreté. La formation, la situation professionnelle et l’origine constituent en outre d’importants facteurs de risque : les indépendants, les travailleurs agricoles, les personnes avec un niveau de formation modeste et les ressortissants de pays non européens disposent plus fréquemment que la moyenne de ressources faibles à très faibles.

Situation en matière de fortune

La fortune nette médiane des ménages de personnes à l’âge de la retraite était supérieure à celle des ménages en âge d’activité. Elle augmentait jusqu’à la tranche d’âge des 60-64 ans pour atteindre environ 140 000 francs, puis enregistrait un brusque bond à près de 250 000 francs pour les 65-69 ans, probablement attribuable au retrait des prestations en capital de la prévoyance vieillesse.

Mobilité des revenus

Les données relatives à la période 2012-2015 font également ressortir les facteurs susceptibles d’entraîner une augmentation ou une diminution des revenus. Alors que près d’un quart des personnes en situation de faibles à très faibles ressources sont parvenues à s’en sortir, 11 % ont vu la tendance s’inverser. Le revenu des personnes à l’âge de la retraite, quant à lui, n’a guère évolué au cours de ces trois années.

L’origine et le statut professionnel constituent d’importants facteurs intervenant sur la mobilité financière. Par rapport aux résidants suisses ou aux ressortissants de pays de l’UE/AELE, les personnes en provenance de pays non européens tendent davantage à connaître une détérioration qu’une amélioration de leur situation financière. Dans 26 % des cas, le passage d’une activité salariée à une activité indépendante s’accompagne d’une mobilité ascendante, mais tout aussi fréquemment, descendante.

Augmentation de l’activité lucrative à l’âge de la retraite

La comparaison avec une précédente analyse réalisée sur la base des données fiscales de l’année 2003 révèle entre autres une flexibilisation croissante de la retraite. En 2015, 35 % des hommes célibataires et 45 % des hommes mariés touchaient un revenu d’activité lucrative à 66 ans, contre seulement 30 % et 34 % respectivement en 2003. Chez les femmes âgées de 65 ans, ces parts ont progressé de 23 à 30 % (femmes célibataires) et de 16 à 27 % (femmes mariées). Le revenu d’activité lucrative perçu après l’âge ordinaire de la retraite s’établissait majoritairement en deçà de la franchise à partir de laquelle des cotisations AVS sont dues.

En savoir plus

Evolution du groupe à revenus moyens entre 1998 et 2019

Selon la définition de l'Office fédéral de la statistique, la classe moyenne – ou groupe à revenus moyens – comprend toutes les personnes issues de ménages dont le revenu brut équivalent se situe entre 70% et 150% de la médiane de l'année d'observation en question. Selon cette définition, 57,6 % de la population résidante permanente en Suisse appartenait au groupe à revenus moyens en 2019. Celui-ci comprenait par exemple les personnes seules dont le revenu brut était compris entre 3'937 et 8'436 francs par mois (source: Enquête sur le budget des ménages EBM).
 
Même si sa part a eu tendance à diminuer entre 2015 et 2018, on ne peut pas parler d’une évolution nette du groupe à revenus moyens sur la totalité de la période considérée: dans l’ensemble, la part de la population appartenant à la classe moyenne est restée stable au cours de la période 1998 à 2019. Elle était la plus grande en 2009 avec 61,3% et la plus petite en 2018 avec 54,4% de la population.

En savoir plus

Vaud: le PS lance une initiative pour le congé parental

34 semaines de congé pour les familles vaudoises, c’est ce que propose le texte lancé par le parti socialiste pour l’instauration d’un congé parental. La récolte de signatures a lieu jusqu’au 16 mai.

Le Parti socialiste vaudois (PSV), soutenu par les Verts et plusieurs associations, a lancé vendredi une initiative cantonale pour l’instauration d’un congé parental. Le texte propose d’accorder 34 semaines aux familles vaudoises. Les initiants ont quatre mois pour récolter 12’000 signatures, soit jusqu’au 16 mai.

Un congé divisé entre les deux parents

«Un tel congé parental permettra de mieux concilier la famille et le travail, de favoriser la relation entre parents et enfants ainsi que l’égalité entre les femmes et les hommes», ont affirmé les initiants devant la presse. «Ambitieuse, progressiste et sociale, cette mesure de politique familiale s’adresse à toutes les familles, y compris homoparentales ou adoptantes», ont-ils souligné. L’initiative «Pour un congé parental vaudois de 34 semaines» propose 16 semaines de congé pour les mères, soit deux semaines de plus de ce qui est prévu par la Confédération, et 14 semaines pour les pères, soit 12 semaines de plus qu’actuellement au niveau fédéral, a expliqué Jessica Jaccoud, présidente du Parti socialiste vaudois (PSV). Les quatre semaines restantes sont à partager entre les deux. Au niveau cantonal, Vaud accorde aujourd’hui 20 jours de congé à ses employés qui deviennent pères de famille. Insuffisant pour le PS et les Verts, qui veulent donc aller plus loin.

Pour un retour des femmes sur le marché du travail

Le coût de l’initiative a été estimé à 136 millions de francs par année, a précisé Mme Jaccoud. Il sera financé de manière tripartite entre l’Etat (facture sociale), l’employeur et l’employé à raison de 45 millions environ chacun. Les initiants sont persuadés qu’un tel congé parental favorisera un retour des femmes sur le marché du travail après l’arrivée d’un enfant, avec des retombées économiques et une augmentation significative des recettes fiscales.

136 Millions : Le coût estimé de l’initiative par année

Pendant ce congé, les parents ayant une activité professionnelle percevront une compensation salariale qui correspond à la nature et au montant de l’allocation de maternité et de paternité. Il constitue un complément à part entière aux assurances fédérales. Ce nouveau texte législatif vise d’ailleurs une modification de l’application vaudoise de la loi fédérale sur les allocations familiales, le rendant de facto contraignant. Mais il ne nécessite donc pas une modification de la Constitution de l’Etat de Vaud. En plus de partis politiques à gauche, l’initiative est aussi soutenue par des associations comme Familles arc-en-ciel, Männer.ch ou encore Mouvement de la condition paternelle Vaud (MCPV). Une journée de récolte cantonale est prévue samedi.

Parlement fédéral contre

Pour rappel, en septembre 2020, le peuple suisse avait voté en faveur d’un congé paternité de dix jours, entré en vigueur le 1er janvier 2021, une mesure alors plébiscitée à 81,6% par la population vaudoise. Plusieurs cantons ont aussi lancé leur propre initiative. Peu avant Noël, le Parlement avait aussi refusé de donner suite à une initiative du canton du Jura demandant que les cantons puissent légiférer sur le congé parental ou le congé paternité sur leur territoire. De telles introductions pour les personnes dont le rapport de travail est régi par le droit privé est du seul ressort de la Confédération, avaient rappelé les deux Chambres. Le droit en vigueur actuel permet déjà une certaine flexibilité pour les cantons.

En savoir plus - un article publié le 14.01.2022 sur www.lacote.ch

Aide aux victimes de violence

La situation tendue sur le front du coronavirus peut entraîner une augmentation des situations de stress au sein des familles et des couples durant les fêtes de fin d’année. La Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) et le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG) lancent une campagne sur les réseaux sociaux pour mieux informer les personnes concernées des offres de soutien à leur disposition.

La campagne cible d'une part les jeunes victimes de violence parentale et d'autre part les adultes et les personnes âgées victimes de violence domestique. Chaque canton dispose de services de soutien auxquels ces personnes peuvent s'adresser pour obtenir de l'aide. Les centres de consultation et les foyers d'accueil continuent d'offrir leurs services comme d'habitude pendant les fêtes.

La lutte contre la violence domestique reste une priorité pour la Confédération et les cantons. Mise sur pied au début de la pandémie, la task force Violence domestique et COVID-19 a déjà réalisé deux campagnes d'information sur les réseaux sociaux en 2020, qui ont atteint 2,3 millions de personnes, dont 600 000 jeunes. En tant qu'interface entre les autorités, la task force observe régulièrement l'évolution de la situation et assure la coordination entre les différents services compétents. À l'heure actuelle, le nombre de signalements de violence domestique s'est globalement stabilisé à un niveau élevé.

La task force Violence domestique et COVID-19 se compose de représentantes et représentants des services fédéraux compétents (BFEG, Office fédéral de la justice et Office fédéral des assurances sociales) et des conférences intercantonales concernées (CDAS, Conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police et Conférence suisse contre la violence domestique).

 

Caritas appelle à agir «avec détermination» contre la pauvreté

Caritas s’inquiète de l’augmentation de la pauvreté en Suisse et appelle les milieux politique et économique à réagir face à ce phénomène. Caritas Suisse s’inquiète de l’augmentation depuis des années de la pauvreté dans le pays. «Les inégalités se sont encore aggravées avec la crise du coronavirus qui a montré comme nulle autre que la protection des personnes dont les revenus sont légèrement supérieurs au seuil de pauvreté est très lacunaire», explique Marianne Hochuli, responsable du Secteur Études de Caritas Suisse. Pour l’association, la pauvreté n’est pas un problème individuel mais en grande partie «une conséquence des conditions sociales, politiques et économiques défavorables» affirme Aline Masé, responsable du service Politique sociale de Caritas Suisse.

Prendre le problème à la racine

L’association évoque différentes causes pour expliquer cette pauvreté. Dans de nombreux cas, le travail ne permet pas aux individus de gagner leur vie. «155’000 personnes en Suisse sont considérées comme des «working poor», des travailleurs pauvres», détaille le communiqué. À cela s’ajoutent des inégalités dans les chances de formation, des difficultés à concilier vie de famille et emploi, la rareté des logements bon marché et la hausse des primes d’assurance maladie. Tant de raisons qui font qu’«un grand nombre de personnes vivent donc dans l’insécurité en matière de minimum vital», déplore Caritas Suisse.

Pour Caritas Suisse, il est capital de «prendre le problème à la racine et s’attaquer à ses causes». Dans ce but, l’association a lancé un appel aux milieux économique et politique demandant «une action résolue dans six domaines»: Il faut avoir

  • Un travail décent avec des salaires qui permettent de vivres et moins d’emplois précaires.

  • Les mêmes chances de formation.

  • les mêmes possibilités pour toutes les familles.

  • Un accès sans barrière au système de santé.

  • Une meilleure couverture du minimum vital grâce à l’extension des prestations complémentaires.

  • Davantage de logements abordables.

Caritas Suisse estime que «la Confédération mais aussi et surtout les cantons doivent faire leur part pour atteindre l’objectif d’une Suisse sans pauvreté» et son appel est «un appel à se réveiller et à accorder enfin l’attention politique et sociale qu’elle mérite à la pauvreté croissante dans notre pays», conclut le communiqué.

En savoir plus - un article publié le 6 décembre sur www.lematin.ch