Les enfants restent un tueur de carrière pour les femmes

Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes? Une nouvelle étude de la Confédération montre que la grande majorité des différences de rémunération peut être attribuée à la maternité.

Les opportunités de carrière pour les femmes se sont considérablement améliorées au cours des dernières décennies. Il existe néanmoins encore des différences de revenus significatives entre les sexes. La majeure partie de cet écart salarial est due à la maternité: à la naissance de leur premier enfant, le revenu des femmes chute en moyenne de 53%. C'est la conclusion à laquelle est parvenue une enquête commandée par la Confédération et publiée dans la «NZZ am Sonntag».

L’étude indique également que cette baisse des revenus est difficilement rattrapée les années suivantes. Deux explications sont envisagées: soit les mères de famille ont du mal à s'affirmer sur le marché du travail, soit elles ne ressentent pas le besoin de s'engager davantage professionnellement et sont satisfaites de leur charge de travail. «Le parcours professionnel des mères de famille en Suisse contraste avec la situation observée dans d'autres pays», affirme Josef Zweimüller, professeur d'économie zurichois.

Pénurie de main-d’œuvre qualifiée

En Suède, par exemple, un fort mouvement de rattrapage s’installe après la baisse initiale de salaire consécutive à l’accouchement: dans ce pays considéré comme progressiste, les mères de famille gagnent en effet seulement 24% de moins que les femmes sans enfant dix ans après la naissance de leur premier enfant.

Selon l’économiste, les entreprises suisses gaspillent beaucoup de potentiel alors même qu’elles souffrent actuellement d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. «En outre, pour atteindre une véritable égalité, il faudrait que les pères réduisent temporairement leur engagement professionnel», ajoute Josef Zweimüller. Mais en Suisse, la répartition des rôles dans une famille reste traditionnelle et il va de soi que les pères travaillent à plein temps.

En savoir plus - un article publié le 19.05.2024 sur 20minutes.ch

Accueil extrafamilial et parascolaire des enfants en 2022

En 2022, 62% des enfants de moins de 13 ans ont bénéficié d'un accueil extrafamilial en Suisse. Un peu plus d'un tiers (36%) des enfants ont fréquenté une crèche ou une structure d'accueil parascolaire et 28% ont été confiés à leurs grands-parents.

Les parents se sont le plus souvent tournés vers les crèches et les grands-parents (respectivement 37% et 35%) pour s'occuper de leurs enfants de moins de 4 ans, et avant tout vers les crèches et les structures d'accueil parascolaire, comme les écoles à horaire continu ou les garderies, pour leurs enfants de 4 à 12 ans (36%). Pour cette tranche d'âge, les grands-parents arrivaient en deuxième position (24%).

La proportion d'enfants confiés à une garde extrafamiliale augmente avec le revenu du ménage: en 2022, elle était deux fois plus élevée (80%) dans la classe de revenus la plus haute (revenu disponible équivalent du ménage) que dans la classe la plus basse (41%).

En 2022, 60% des enfants des ménages les plus aisés fréquentaient une crèche ou une structure d'accueil parascolaire, contre respectivement 24% (1er quintile) et 29% (2e quintile) de ceux des ménages les moins bien lotis. 

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Prestations complémentaires : le Conseil fédéral veut promouvoir le logement protégé

Le Conseil fédéral souhaite mieux soutenir l’autonomie des personnes âgées et encourager leur maintien à domicile. C’est pourquoi les prestations complémentaires (PC) devraient à l’avenir couvrir certaines prestations d’assistance permettant aux personnes concernées de continuer à vivre dans leur propre logement. Lors de sa séance du 8 mai 2024, le Conseil fédéral a pris connaissance des résultats de la consultation consacrée à la modification de la loi fédérale sur les prestations complémentaires (LPC). Il a chargé le Département fédéral de l’intérieur (DFI) d’élaborer d’ici l’automne un message à l’intention du Parlement. Les prestations d’assistance sont conçues comme un forfait versé à l’avance, et les bénéficiaires de PC à l’AI pourront eux aussi y prétendre.

Environ un tiers des personnes qui vivent dans un établissement médico-social (EMS) requièrent moins d’une heure de soins par jour. Leur entrée en EMS pourrait être retardée, voire évitée, si elles avaient la possibilité de vivre dans un logement adapté à leurs besoins ou de bénéficier de prestations d’assistance à domicile. Les personnes âgées aspirent à vivre le plus longtemps possible de manière autonome dans leur propre logement. Pour cela, elles ont besoin non seulement d’un soutien médical, mais aussi d’une aide pour le ménage, de services de repas ou d’un environnement sûr (prévention des chutes).

Un intérêt marqué, mais aussi de nombreuses critiques

Le projet consacré à la prise en compte du logement protégé dans les PC a suscité un vif intérêt lors de la consultation, mais aussi de fortes résistances. Les cantons s’opposent à l’idée que le financement leur incombe exclusivement. Une grande majorité des participants à la consultation demandent en outre que les bénéficiaires de PC à l’AI puissent, eux aussi, avoir droit à ces nouvelles prestations.

Une nette majorité déplore également que les bénéficiaires de PC doivent financer au préalable certaines prestations d’assistance avant d’en obtenir le remboursement. D’autres critiques portent sur le supplément pour la location d’un logement adapté aux besoins des personnes âgées ainsi que sur la nécessité de mieux tenir compte des aspects psychosociaux comme l’accompagnement dans l’organisation du quotidien.

Principes fondamentaux pour le message

Sur la base des résultats de la consultation, le Conseil fédéral a décidé d’ouvrir le droit aux prestations pour le logement protégé non seulement aux bénéficiaires de PC à l’AVS, mais aussi aux bénéficiaires de PC à l’AI. Le principe de l’égalité de traitement entre les bénéficiaires de rentes de vieillesse et de rentes d’invalidité sera ainsi respecté. Cependant, les prestations prises en charge par les PC n’interviendront qu’une fois l’offre de prestations de l’AI épuisée.

Les prestations en faveur du logement protégé devront être versées à l’avance sous la forme d’un forfait. Cette solution est avantageuse pour les assurés, qui n’auront pas à financer les prestations avant d’en obtenir le remboursement. Elle évite également les complications administratives. Ces prestations comprennent, selon les besoins :

  • un supplément pour la location d’un logement adapté aux personnes âgées ;
  • le remboursement des frais liés à l’adaptation du logement ;
  • un système d’appel d’urgence ;
  • une aide au ménage ;
  • un service de repas ;
  • un service de transport et d’accompagnement.

Ces prestations profiteront aux assurés qui, en raison de leur âge ou d’une atteinte à leur santé, ont besoin d’un soutien ciblé pour pouvoir continuer à vivre dans leur propre logement. C’est pourquoi le Conseil fédéral maintient qu’elles relèvent des frais de maladie et d’invalidité dans le système des PC et qu’elles doivent donc être entièrement prises en charge par les cantons. Cela correspond également à la répartition des compétences définie en 2008 par la réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches entre la Confédération et les cantons. Les économies que le projet permettra de réaliser en retardant ou en évitant les entrées en EMS ne profiteront par conséquent qu’aux cantons. Enfin, le Conseil fédéral tient compte, par cette décision, de la situation financière tendue dans laquelle se trouve la Confédération.

Les coûts supplémentaires pour les cantons sont estimés entre 300 et 620 millions de francs, pour des économies de 280 millions. Ces économies proviennent du fait que les prestations d’assistance concernées permettront de retarder ou d’éviter des entrées en EMS.

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Entre désir d’enfant et réalité, l’écart est grand

En Suisse, les femmes ont en moyenne moins d’enfants que souhaité. L’écart entre désir et réalité est particulièrement marqué chez celles qui disposent d’un niveau de formation élevé. En 2023, le nombre moyen d’enfants par femme en Suisse était de 1,33. Depuis les années 1990, le désir d’enfant est marqué par le modèle de la famille de deux enfants. Ce sont surtout les femmes au bénéfice d’une formation tertiaire qui ont moins d’enfants qu’elles ne le souhaiteraient, et elles sont aussi particulièrement nombreuses à ne pas en avoir du tout.

En Suisse, un nombre moyen de 2,1 enfants par femme serait nécessaire pour que le nombre de filles dans la génération des enfants soit égal au nombre de femmes dans la génération des parents. Ce seuil n’a plus été atteint depuis 1970. Durant les décennies qui ont suivi, le nombre moyen d’enfants par femme a longtemps fluctué autour de 1,5 ; en 2023, il n’était plus que de 1,33. Cela signifie que depuis 1970, le nombre d’individus nés dans la génération des enfants ne suffit plus à remplacer entièrement celle des parents. Sans le solde migratoire positif (différence entre le nombre d’immigrants et d’émigrants), cette évolution aurait encore fortement accéléré le vieillissement démographique et stoppé la croissance de la population en Suisse.

Un écart entre souhait et réalité

Une étude d’Eva Beaujouan et de Caroline Berghammer (2019) révèle qu’au milieu des années 1990, en Suisse, des femmes de 20 à 24 ans (nées entre 1970 et 1977) déclaraient souhaiter 2,25 enfants en moyenne (voir graphique 2). En observant à nouveau en 2013, soit près de vingt ans plus tard, la même cohorte de femmes désormais âgées de 40 à 42 ans, les chercheuses ont constaté que celles-ci n’avaient eu en moyenne que 1,64 enfant. Même si, du point de vue démographique, il leur restait encore neuf ans de fécondité, le nombre effectif de naissances était nettement inférieur au nombre d’enfants initialement souhaité. Cet écart (- 0,61 enfant) est l’un des plus élevés en comparaison européenne. Seules l’Italie (- 0,66), la Grèce (- 0,71) et l’Espagne (- 0,75) enregistrent une différence encore plus marquée. L’écart le plus faible est celui de la France (- 0,12), où le désir d’enfant s’élevait en moyenne à 2,14 enfants par femme et un nombre effectif élevé de naissances, avec en moyenne 2,02 enfants par femme. Néanmoins, le constat est le même dans toute l’Europe : les femmes ont moins d’enfants qu’elles ne le souhaitent. Que ce soit parce qu’elles ont attendu trop longtemps ou qu’elles ont changé d’avis, certaines femmes sont restées sans enfants : 19,4 % des femmes de la cohorte suisse n’en ont pas eu, alors que près de 20 ans auparavant, seules 7 % d’entre elles disaient ne pas en vouloir (voir graphique 3).

Plus les femmes sont qualifiées, moins elles ont d’enfants

Chez les femmes de 25 à 29 ans étudiées par Beaujouan et Berghammer, le désir d’enfant exprimé ne varie guère en fonction du niveau de formation. Néanmoins, les femmes titulaires d’un diplôme du degré tertiaire ont en moyenne moins d’enfants que celles dont le niveau de formation est faible. Ainsi, en Suisse, c’est cette première catégorie de femmes qui présente le plus grand écart entre le nombre d’enfants souhaité et réel (- 0,9 enfant). Il s’agit même de l’écart le plus important en comparaison européenne. Les femmes suisses ayant un niveau de formation élevé sont également plus nombreuses à ne pas avoir d’enfants (29 %) que les femmes ayant un niveau d’éducation moyen (18%) ou faible (14%). En comparaison européenne, seules les femmes ayant une formation tertiaire en Italie présentent un pourcentage à peine plus élevé (30 %). L’approche choisie par Beaujouan et Berghammer a toutefois aussi ses limites. En effet, les chercheuses se sont basées sur différentes sources de données pour déterminer le nombre d’enfants souhaité et le nombre de naissances effectif. Il n’est donc pas possible de tirer des conclusions directes sur la réalisation des intentions au niveau individuel. Par ailleurs, le nombre d’enfants exact qu’une femme souhaite avoir dépend fortement de sa situation actuelle et est influencé par les normes sociales. Et selon la situation personnelle dans le parcours de vie, les intentions changent. Ainsi, au milieu des années 1990, 7 % des femmes de 20 à 24 ans affirmaient ne pas vouloir d’enfants, contre moins de 5 % la même année chez les femmes de 25 à 29 ans.

Les femmes deviennent mères toujours plus tard

La non-réalisation de ces intentions s’explique entre autres par la longue durée de formation, qui retarde l’entrée sur le marché du travail. La seconde transition démographique, qui a débuté au milieu des années 1960, s’est accompagnée d’une évolution des valeurs et des aspirations, avec une montée de l’individualisme, l’apparition de nouvelles configurations familiales et une contraception autodéterminée grâce à la pilule. Depuis 1970, l’âge moyen des femmes à la naissance du premier enfant n’a cessé d’augmenter, à raison de 1,5 mois par an en moyenne. Alors qu’en 1971, il s’élevait encore à 25,3 ans chez les femmes mariées (il n’existe pas de données sur les femmes non mariées), il était de 31,2 ans pour l’ensemble des femmes en 2022 (OFS en ligne). Les mères les plus âgées sont celles disposant d’une formation tertiaire. Il semble clair que plus la naissance du premier enfant est tardive, plus la fenêtre d’opportunité des années fécondes restantes pour avoir d’autres enfants est courte. Par ailleurs, plus elles attendent longtemps, plus le risque de ne pas avoir d’enfant du tout est grand.

Désir d’enfant : la famille de deux enfants reste la norme

En 2018, le désir d’enfant restait dominé par le modèle de la famille de deux enfants (OFS 2021) : près de 60 % des femmes et des hommes sans enfant de 20 à 29 ans souhaitaient en avoir deux, environ un quart en désiraient trois ou plus, 9 % ne souhaitaient pas en avoir et 4 % voulaient un seul enfant. En agrégeant ces données, on obtient une moyenne de 2,1 enfants souhaités par femme, soit exactement la valeur démographique nécessaire au renouvellement des générations. À court terme, le désir d’enfant est fortement dépendant du contexte. Les ressources financières des ménages – c’est-à-dire les ressources matérielles d’une part et la perception de l’incertitude économique d’autre part – jouent un rôle important, de même que le contexte social. Comolli (2023 ; Enquête sur le vivre ensemble en Suisse) montre l’influence qu’exercent ces facteurs sur le désir des 20 à 29 ans d’avoir un (autre) enfant dans les 24 prochains mois. Ainsi, suite à la récession de 2008, les jeunes adultes sans enfant ont été confrontés à une plus grande incertitude économique que ceux qui étaient déjà parents, ce qui s’est traduit par une baisse des intentions d’avoir un premier enfant. Pendant la pandémie de COVID-19, en revanche, ce sont surtout les parents qui, en réaction à un climat social plus négatif et imprévisible, ont été moins nombreux à exprimer un (nouveau) désir d’enfant.

Concrétisation du désir d’enfant : la qualité du couple est déterminante

Les 25 à 39 ans qui n’ont pas encore d’enfants mais souhaitent en avoir mentionnent avant tout la qualité de la relation de couple (74 %) comme facteur influant fortement, voire très fortement sur leur décision de devenir parents dans les trois ans à venir (OFS, Enquête sur les familles et les générations 2018). L’état de santé du ou de la partenaire (65 %) et la situation financière (63 %) jouent également un rôle décisif. D’autres aspects fréquemment cités sont les conditions de logement (48 %), les possibilités de garde (47 %), les conditions de travail (45 %) et l’âge de la personne interrogée (41 %). La répartition de la garde (33 %) et les travaux ménagers (22 %) semblent en revanche moins déterminants. Ici aussi, on observe des différences selon le niveau de formation : à l’exception des conditions de logement (44 %), les femmes ayant achevé une formation tertiaire accordent une plus grande importance à tous les aspects mentionnés ci-dessus. Elles citent en particulier leur âge (57 %), les possibilités de garde (57 %) et la répartition de celle-ci (42 %) comme facteurs déterminants dans leur choix. En outre, trois quarts d’entre elles craignent que le fait d’avoir un enfant ait des conséquences négatives sur leurs perspectives professionnelles, un chiffre lui aussi nettement supérieur à la moyenne de toutes les femmes interrogées (50 %). Le lien entre les préoccupations relatives au climat et les intentions de fécondité n’a, quant à lui, pas encore été étudié en Suisse. Une étude récemment menée en Finlande, en Estonie et en Suède (Bastianelli 2024) révèle que les personnes très préoccupées par le réchauffement climatique ont plutôt tendance à ne pas vouloir d’enfant ; elle n’établit toutefois pas de lien avec le nombre total d’enfants souhaité. Ces résultats sont particulièrement influencés par les 18 à 24 ans et les 25 à 34 ans ; en revanche, on n’observe pas de différence claire en fonction du niveau de formation.

Mesures de politique sociale

Le statut relationnel ou la qualité du couple ne peuvent pas être influencés par des mesures étatiques ; en revanche, la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle pourrait être améliorée en adaptant la politique sociale. Une possibilité serait de développer l’accueil extrafamilial des enfants et de le rendre plus abordable. De nouveaux modèles de travail aux horaires plus courts et plus souples faciliteraient également la prise en charge des enfants au sein de la famille ; de plus, ils permettraient tant aux mères qu’aux pères de passer plus de temps avec leurs enfants. Ces meilleures possibilités de conciliation profiteraient surtout aux femmes ayant suivi une formation tertiaire. C’est chez ces femmes-là que l’écart entre le nombre d’enfants souhaité et effectif est le plus grand, non pas parce que leur désir d’enfant est moins marqué que celui des femmes au niveau de formation plus bas, mais parce qu’elles ont en moyenne moins d’enfants, voire n’en ont pas du tout. En 2018, 31 % des femmes de 50 à 59 ans titulaires d’un diplôme du degré tertiaire n’avaient pas d’enfant, contre 20 % de celles ayant achevé l’école obligatoire ou le degré secondaire II (OFS 2021). Les hommes au bénéfice d’une formation tertiaire ne semblent d’ailleurs pas rencontrer les mêmes obstacles : leur nombre d’enfants effectif ne diffère guère de celui des hommes au niveau de formation inférieur. Une chose est sûre : le renouvellement des générations ne sera pas non plus assuré dans les années à venir. Étant donné que les femmes deviennent mères toujours plus tard, même une augmentation à 1,6 enfant par femme semble peu réaliste actuellement. La question qui se pose est plutôt celle de savoir jusqu’où ce chiffre va baisser. En effet, il s’agit d’une tendance généralisée qui s’observe dans toute l’Europe. Nous devrons donc nous habituer à cette réalité démographique qu’est la baisse de la fertilité, avec le vieillissement de la population qui en résulte, et adapter en conséquence notre politique sociale et le fonctionnement de notre société dans son ensemble.

En savoir plus - un article de Ilka Steiner publié le 30 avril sur sozialesicherheit.ch/fr/

Hausse des salaires nominaux de 1,7% en 2023 et baisse des salaires réels de 0,4%

L'indice suisse des salaires nominaux a augmenté en moyenne de 1,7% en 2023 par rapport à 2022. Il s'est ainsi établi à 102,4 points (base 2020 = 100). Compte tenu d'un taux d'inflation annuel moyen de +2,1%, les salaires réels ont baissé de 0,4% (96,9 points, base 2020 = 100), selon les calculs de l'Office fédéral de la statistique (OFS).

En 2023, les salaires nominaux ont en moyenne augmenté de 1,7% par rapport à 2022, (+0,9% en 2022; -0,2% en 2021; +0,8% en 2020 et +0,9% en 2019). Pour les principales conventions collectives de travail (CCT) recouvrant un peu plus de 655 000 personnes salariées, la croissance des salaires effectifs (nominaux), négociée à titre collectif pour 2023, a atteint un taux de +2,1%.

Le renchérissement lié notamment à la hausse des prix de l'électricité et du gaz ainsi que par l'augmentation des loyers du logement a abouti à une inflation de +2,1% à fin 2023. Le pouvoir d'achat des salaires, résultat de l'ajustement des salaires nominaux à l'inflation, a donc diminué de 0,4%.

Hausse nominale de 2,1% dans le secondaire

De manière générale, la hausse des salaires nominaux a été légèrement moins forte que l'évolution du renchérissement annuel moyen enregistré en 2023 (+2,1%). Dans le secteur industriel, les salaires nominaux ont augmenté en moyenne de 2,1% soit une hausse plus marquée que dans l'ensemble de l'économie (+1,7%). Les branches économiques du secteur secondaire ont affiché une forte dispersion de l'évolution des salaires, allant de +2,9% à -0,4%.

Les progressions nominales les plus marquées ont été enregistrées dans les branches: fabrication de produits métalliques (+2,9%), fabrication de produits informatiques et électroniques, d'équipements électriques, optique, horlogerie (+2,8%) et fabrication de machines, équipements et matériels de transport (+2,6%). À l'autre bout de l'échelle, on retrouve des évolutions salariales plus modérées par exemple dans la branche de la cokéfaction, du raffinage et de l'industrie chimique et pharmaceutique (+0,9%) voire une évolution négative dans la branche « autres industries manufacturières; réparation et installation » (-0,4%).

Hausse nominale de 1,6% dans le tertiaire

Comparé au secteur industriel, le secteur des services a enregistré une augmentation légèrement moins forte des salaires nominaux (+1,6% en moyenne). Comme dans le secteur secondaire, les évolutions salariales ont considérablement varié selon les secteurs d'activités: le commerce de détail a suivi la hausse générale des salaires nominaux (+1,7%), tandis que des hausses plus marquées ont été observées dans les branches « édition, audiovisuel et diffusion, télécommunications » (+2,2%), « commerce et réparation d'automobiles et de motocycles » (+2,5%) ainsi que dans l'administration publique (+3,6%). Les salaires nominaux sont restés en revanche relativement stables dans la santé (+0,1%) et ont légèrement reculé dans la branche « activités spécialisées, scientifiques et techniques » (-0,6%).

Baisse des salaires réels de 0,4%

En raison du maintien d'un niveau élevé de l'inflation en 2023 (+2,1%), le pouvoir d'achat des salaires a baissé en moyenne de 0,4%. L'évolution des salaires réels en 2023 s'est située dans une large fourchette allant de -2,7% à +1,5%, soulignant ainsi la diversité des dynamiques salariales qui caractérise chaque branche économique. En 2023, on constate que le pouvoir d'achat des salaires est resté stable dans le secteur secondaire (+0,0% en moyenne), tandis qu'il s'est réduit pour la troisième fois consécutive dans le secteur tertiaire (-0,5% en 2023, -1,8% en 2022 et -0,7% en 2021).

Progression des salaires nominaux légèrement plus forte pour les femmes 

En 2023, et au niveau de l'ensemble des branches économiques, les salaires des femmes ont augmenté en moyenne de 1,8% (valeur nominale), tandis que ceux des hommes ont connu une hausse de 1,7%. 

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