La Suisse renforce la prévention de la violence de genre

Le 25 novembre 2024 s’est tenu à Berne le premier Dialogue national sur la violence, le genre et la discrimination. La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider, entourée de représentantes et représentants des cantons et des villes, y a présenté le rapport intermédiaire sur le plan d’action 2022-2026 de la Suisse pour la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul. Elle a souligné l'importance d'une approche coordonnée pour prévenir et combattre la violence et a notamment lancé une campagne de sensibilisation et de formation continue.

À l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a présenté le rapport intermédiaire du Plan d'action national pour la mise en œuvre de la Convention d'Istanbul (PAN CI), adopté par le Conseil fédéral le 13 novembre 2024. Cette présentation est intervenue dans le cadre du premier Dialogue national sur la violence, le genre et la discrimination, organisé à Berne à l'initiative de la Confédération en collaboration avec deux conférences intercantonales et l'Union des villes suisses.

Aux côtés de la conseillère fédérale, deux membres du comité de la Conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP), la conseillère d'État Jacqueline Fehr et le conseiller d'État Norman Gobbi, la conseillère d'État et la vice-présidente de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) Marianne Lienhard ainsi que la vice-présidente de l'Union des villes suisses (UVS) Corine Mauch, maire de Zurich, ont présenté  les progrès réalisés ces dernières années dans la prévention et la lutte contre la violence de genre, sexualisée et domestique en Suisse.

Le rapport intermédiaire montre que la mise en œuvre du PAN CI est en bonne voie. La Confédération, les cantons et les communes ont analysé les besoins qui restent à combler dans les trois priorités thématiques du PAN CI, à savoir l'information et la sensibilisation de la population, la formation initiale et continue des professionnelles et professionnels et des bénévoles ainsi que la prévention et la lutte contre la violence sexualisée. Sur la base de cette analyse, ils ont ensuite défini les domaines d'intervention prioritaires où des progrès substantiels doivent être réalisés d'ici 2026 :

1.    Focus sur les causes de la violence

Dans les années à venir, le PAN CI se concentrera sur la lutte contre les causes de la violence - souvent liées aux stéréotypes de genre - ainsi que sur la promotion de structures et de comportements non violents. Concrètement, une campagne nationale de prévention sera lancée fin 2025. À cette occasion, un numéro de téléphone central disponible 24 heures sur 24 sera mis en service au niveau suisse. Il est aussi prévu de promouvoir davantage les comportements non violents à l'école et dans le sport.

2.    Campagne de formation continue

Le PAN CI mettra également l'accent sur le renforcement de la formation continue des professionnelles et professionnels et des bénévoles dans le domaine de la violence de genre, sexualisée et domestique. Il s'agit notamment de mieux former et sensibiliser les personnes engagées dans la santé, l'éducation et la justice. Pour ce faire, le Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes (BFEG) élabore actuellement des standards minimaux pour la formation initiale et continue d'une quinzaine de groupes professionnels.

3.    Protection contre la violence sexualisée

La violence sexualisée est l'une des formes les plus graves de la violence de genre. En « protéger » les victimes sera donc le troisième mot d'ordre pour les dernières années de mise en œuvre du PAN CI, jusqu'en 2026. Parmi les mesures prévues à ce titre figurent des campagnes de sensibilisation spécifiques, l'élaboration de normes pour les programmes destinés aux personnes auteures de violence ainsi qu'un meilleur accès aux offres de médecine et de médecine légale. Cette dernière mesure est également inscrite dans la révision de la loi sur l'aide aux victimes, actuellement en consultation.

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