Vaud sonde ses entreprises sur la conciliation entre travail et vie privée

Une enquête menée auprès des entreprises vaudoises par Pro Familia Suisse, avec le soutien du Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes, fournit un aperçu des mesures favorisant la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale

Foto Vaud

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Crédits : ARC JB Sieber

Il n’est pas facile pour l’Etat de savoir ce qu’il se passe dans les entreprises du secteur privé en matière d’égalité hommes-femmes, et encore moins d’agir. Néanmoins, le bureau de l’égalité du canton de Vaud et Pro Familia Suisse ont mené une étude sur les mesures facilitant la conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle. Relayée par l’ensemble des associations patronales vaudoises, l’enquête a trouvé réponse auprès de 700 entreprises du canton, que l’on estime à environ 40 000, selon Philippe Miauton, directeur de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI). «Un bon taux de réponse», estime la conseillère d’Etat chargée de l’Economie, Isabelle Moret. «Cela démontre l’intérêt des petites et moyennes entreprises – majoritaires parmi les répondantes – et témoigne de l’importance de cette thématique dans le monde économique, surtout en cette période de pénurie de main-d’œuvre.»

Selon les statistiques vaudoises de 2020, plus de la moitié des femmes occupées travaillent à temps partiel (56%): deux tiers parmi les mères (69%) contre 48% pour les femmes sans enfants. La part des hommes travaillant à temps partiel n’est comparativement que de 16%, et seulement 9,7% parmi les pères. L’écart salarial se réduit année après année, mais en 2020 le salaire médian féminin dans le secteur privé vaudois était toujours inférieur de 9% (soit 570 francs) à celui des hommes. Dans le secteur public vaudois, cet écart s’établit à 7,1%.

Les trois piliers de la conciliation

«Malgré des avancées, la conciliation entre emploi et famille repose davantage sur les femmes que sur les hommes, concède Isabelle Moret. La naissance d’un enfant entame une modification notable dans le parcours professionnel des femmes. Il en va autrement pour les pères: la paternité tend, elle, à bonifier la carrière professionnelle d’un homme. La conciliation ne peut être envisagée comme une problématique individuelle, elle ne ressort pas non plus de l’Etat seul, même si celui-ci peut mettre en place un écosystème favorable, avec des places de crèche et des congés maternité et paternité. Les entreprises constituent un troisième pilier tout aussi important: c’est à elles de déployer des mesures pour attirer des employés, notamment de la nouvelle génération pour qui le travail n’a plus une place aussi centrale.»

Le directeur de Pro familia, Philippe Gnaegi, analyse les résultats de l’enquête menée, qu’il qualifie de «réjouissants»: «Trois quarts des entreprises sondées ont pris des mesures favorisant la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale au cours de ces cinq dernières années.» La très grande majorité des entreprises sondées (89%) proposent une diminution du taux d’occupation de leur personnel. Presque toutes les entreprises acceptent que les employés augmentent leur taux d’occupation après une diminution de celui-ci. Cependant, 84% d’entre elles précisent que cette mesure est dépendante des conditions environnantes, il n’existe donc pas un droit automatique à réaugmenter son taux d’occupation.

Une conciliation pas si marginale

«Contrairement à l’idée reçue que seules les grandes entreprises offrent des mesures de conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, les réponses émanent en grande majorité de petites structures de moins de dix personnes. Cela signifie que la problématique est, d’une part, également une priorité pour les PME, d’autre part, qu’elles sont à l’écoute de leur personnel en leur offrant différentes mesures et qu’elles souhaitent continuer à leur en offrir», signale Philippe Gnaegi.

Maribel Rodriguez, déléguée à l’égalité dans le canton de Vaud, se montre également optimiste: «Les résultats de notre travail montrent que la question de la conciliation n’est pas marginale dans les entreprises. Le but de l’exercice était de mettre en avant les trois piliers de la conciliation. Si chacun fait ses devoirs, entre l’individu, l’Etat et les entreprises, nous allons pouvoir avancer de manière cohérente.»

En savoir plus - un article de Aïna Skjellaug publié le 06.10.2023 sur www.letemps.ch

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